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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 15:50
Révolution du 17 mai : la renaissance de la RDC hypothéquée

Les idées de M’zee Laurent-Désiré Kabila resteront à jamais dans l’imaginaire des Congolais. Ne jamais trahir le Congo, l’auto-prise en charge de la population, l’appropriation du développement, sont des maillons forts pour une renaissance de la République démocratique du Congo (RDC).


En dépit de ce legs du soldat du peuple, la RDC patauge dans la pauvreté, sa population est traumatisée par des tueries en série, et le pays est livré au projet de balkanisation.

Le président de la République, Joseph Kabila, a raison de dire que « la RDC n’est pas n’importe quel pays ». C’est un pays riche, stratégique qui a intrinsèquement la vocation de grandeur. Ce qui devait dicter sa politique tant à l’interne qu’à l’externe.

Dès lors, il est illusoire de penser que la RDC peut se développer tranquillement tant qu’elle ne s’organise pas. Un. Pour protéger ses populations. Deux. Pour exploiter ses richesses en fonction de ses intérêts. Trois. Pour faire face aux puissants intérêts extérieurs.

Napoléon Bonaparte disait : « la politique d’un Etat est dans sa géographie ». La RDC est au cœur de l’Afrique. Elle est entourée de neufs voisins dont certains n’ont jamais caché leurs intentions expansionnistes et belliqueuses en complicité avec certaines multinationales.

Elle renferme des minerais dont l’industrie mondiale a besoin pour la technologie de pointe. Elle est incontournable dans la lutte contre le réchauffement climatique. Son développement est susceptible de booster celui de toute l’Afrique.

A part mettre fin à la dictature du Marechal Mobutu (1965-1997), M’zee, à travers la révolution du 17 mai 1997 menée avec l’Alliance des forces démocratiques de libération (AFDL), ambitionnait d’apporter la renaissance tant recherchée de la RDC, depuis le combat de l’indépendance ou encore celui de la Conférence nationale souveraine.

En accédant à la magistrature suprême en 1997, M’zee avait en tête ces paroles de Lumumba, prononcées lors de la cérémonie solennelle de déclaration de l’indépendance de la RDC en 1960 :

« Nous allons montrer au monde ce que peut faire l'homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l'Afrique tout entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants ».

Il s’est, en suite, révélé que L’AFDL n’était qu’un « conglomérat d’aventuriers et d’opportunistes». Et le professeur Kä Mana dira que cette tentative de la renaissance de la RDC a échoué parce qu’elle a été « téléguidée de l’extérieur, par l’administration Bill Clinton qui cherchait à rabattre certaines cartes en Afrique et mettre hors jeu les dictateurs ». Cependant, l’assassinat du tombeur de Mobutu, le 16 janvier 2001, a coupé court à ce projet.

Des pesanteurs à la renaissance de la RDC

Avec l’avènement de l’actuel Chef de l’Etat le 26 janvier 2001, la RDC a repris sa coopération structurelle avec la communauté internationale et les institutions de Bretton Woods, réunifié le territoire national et amorcé son développement.

Cependant, en dépit de la coopération avec la communauté internationale et ses institutions de Bretton Woods, d’une croissance continue depuis dix ans, la RDC est certes, de nouveau debout mais ne peut raisonnablement pas prétendre à une quelconque grandeur. Donc, un géant encore au pied d’argile.

Ses frontières sont violées impunément par ses voisins. La partie Est du pays reste le ventre mou de la République. La RDC n’a pas retrouvé la paix sociale encore moins la concorde politique. La réconciliation nationale n’est pas effective. Les dernières élections ont été chaotiques. D’où la préparation d’un énième dialogue politique.

Ce qui n’empêche pas le chef du gouvernement, Matata Ponyo, de poser les bases de l’émergence pour 2030. Un optimisme contesté par son prédécesseur, Adolphe Muzito, qui, tribune sur tribune, a démontré que la RDC est un pays en « faillite », « sans budget d’Etat », incapable d’opérationnaliser le découpage territorial et par ailleurs « sous-endetté » alors qu’il a besoin de fonds pour son émergence.

Adolph Muzito interpelle le gouvernement sur certains indicateurs socio-économiques et s’interroge.

« Comment aborder l’émergence dans 15 ans, avec : un taux de chômage de 70 % ; un niveau de pauvreté caractérisé par un PIB de 1,40 USD par jour par Congolais ; une desserte en eau potable et en électricité respectivement de 26 % et 9 % ; un taux de modernisation des infrastructures routières représentant 5 % des routes d’intérêt général ; des entreprises publiques en cessation de paiement; une faible ouverture à la communauté financière internationale ?

Dans cette atmosphère, certains analystes voient la main noire de la communauté internationale qui n’attend que ça capote en RDC pour imposer son schéma de balkanisation. La démocratie est un processus. La renaissance, l’est aussi.

En tant que des dynamiques, aucune étape de ces processus ne doit être négligée. La RDC devra capitaliser toutes les expériences avortées pour se construire son avenir voulu meilleur pour tous les Congolais, dans l’unité et le respect de la Constitution.

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